La cité dolente

A quoi pourrait ressembler l’Enfer sur terre aujourd’hui ? En dialoguant avec La divine comédie de Dante, Laure Gauthier réinvente l’Enfer à partir du récit poétique d’un vieil homme anonyme qui s’enferme volontairement dans un hospice : il fuit notre monde où l’on est enseveli sous un flot constant d’images et d’objets et espère, depuis son EHPAD, trouver enfin le temps de penser à sa vie avant de mourir. Mais l’Enfer aujourd’hui, c’est bien de ne pas pouvoir nous retrancher ni respirer, ne pas parvenir à trouver le temps, même pas à l’orée de la mort.

Dans un récit sombre, caustique mais où l’humour affleure, Laure Gauthier nous offre un panorama de notre société en clair-obscur pour nous inciter à redresser la tête et à « oser faire le choix de respirer, les pieds nus et les mains vides ».

Il est la version revue et corrigée du texte sortie en 2015 chez Châtelet-Voltaire.

Le livre sort le 9 mars 2023 aux éditions LansKine.

En vente dans toutes les librairies et chez l’éditrice

Editions Lanskine- achat en ligne

Lectures

14-10-23 Laure Gauthier invitée par DIACRITIK au Salon de la Revue

Partenaire du 33ème salon de la Revue, Diacritik vous invite ce samedi à sa carte blanche qui, en compagnie de Suzanne Doppelt, Laure Gauthier et Murièle Camac, s’interrogera sur la place de la poésie dans les revues en une année faste pour la poésie.

Date : 14/10/2023 de 15h à 16h
Lieu : Halle des Blancs Manteaux, 48 Rue Vieille-du-Temple, 75004 Paris

Voir en ligne Diacritik au Salon

16.09.23 Lecture de « la cité dolente » à Guéret (Rencontres de Chaminadour)

Mathieu Larnaudie organise les Rencontres de Chaminadour n°18 autour de Dante.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Pourquoi réactiver la ligne dantesque dans nos discussions ? Quelles résurgences a-t-elle dans la littérature contemporaine ? Dans notre époque hantée par l’idée de sa finitude, par la perspective renouvelée d’une fin des temps possible, la Comédie nous invite à nous poser la question : que seraient l’Enfer, le Purgatoire, le Paradis pour le monde d’aujourd’hui ? Et comment la littérature contemporaine y répond-elle ?

Heure : 16h30
Lieu : Guéret

Voir le site : voir le site Chaminadour

Table ronde autour de « La divine Comédie de Dante » avec Alain Nicolas, Christophe Manon et Laure Gauthier.

24.03.23 Laure Gauthier et Serge Teyssot-Gay à la Maison de la poésie

À quoi pourrait ressembler l’Enfer sur terre aujourd’hui ? En dialoguant avec La Divine Comédie de Dante, Laure Gauthier dans la cité dolente réinvente l’Enfer à partir du récit poétique d’un vieil homme anonyme qui s’enferme volontairement dans un hospice.

Laure Gauthier, accompagnée du musicien Serge Teyssot-Gay, expérimentent et tracent un chemin d’énergie : depuis la voix et la guitare électrique, l’autrice et le musicien arrivent à affronter la violence mais aussi à sonder profondément en nous pour y trouver l’énergie d’y résister : ils tentent d’inventer ensemble un mouvement pour « oser faire le choix de respirer, les pieds nus et les mains vides ».

Lieu : Maison de la poésie de Paris, passage Molière, accessible par le 157, rue Saint-Martin et le 82, rue Quincampoix ; Date : vendredi 24 mars à 20h

28.02.23 Lecture de LA CITE DOLENTE

A l’ours et la vieille grille, mardi 28 février, rencontre autour de la nouvelle collection poche des éditions LansKine. Laure Gauthier lira « la cité dolente », Florence Pazzottu (Altra Voce) « L’accouchée » et Elke de Rijcke, prochain titre de la collection, Juin sur avril. Venez nombreux.

Lieu : L’Ours et la vieille grille, 9 rue Larrey, 75005 Paris
Date : mardi 28 février de 19h30 à 20h30
Lien vers la librairie

Notes de lecture

Rodolphe Perez, « Laure Gauthier : le corps au temps », le 24 mars 2023 pour Zone Critique

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Extrait : « Et ce désir de danser nos propres morts, éructer encore un peu de nos corps caverneux, vers l’hors de soi/r. Dans cette circularité des cercles de l’Enfer – et l’on ne manque pas de voir encore combien les cercles s’agrandissent, où surgit toujours la violence, et le geste qui l’étouffe et la refuse, aujourd’hui, précisément, bascule du printemps 23, flammes des rues brasier du corps multiple – le texte nous enjoint à la poursuite. Poursuite quand rien ne cesse le poème qui s’achève, geste de l’épopée, sur l’avant-dernier chant : un chant qui refuse la fin – les fins – car l’histoire n’est pas finie. Et si le poème récite ce corps dansé de l’histoire en jeu il explore la puissance enragée du saillant, le vu.voir : « Reconstitue les restes de l’enfant saccagé. Massacrer ce qui pourrait danser et chanter. Fermer la porte du puits pour qu’on ne soit pas les seuls à l’agonie, empêtrés dans la bave de l’envie. Lester la vie pour ne pas avoir mauvaise conscience. »

Christian Rosset, « À la frontière (8) – poésie etc. », le 15 mars 2023 pour Diacritik :

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Extrait : « Ne racontons rien ; il faut traverser, non l’enfer, mais cette noirceur lumineuse, où des choses inacceptables se produisent, qui est aussi celle de l’encre sur le papier (quelques rares pages restant relativement blanches, mais nettement moins que le bruit qui déchire la bande-son de ce poème “aux prises avec le prosaïque”), avant de se mettre à l’écoute la voix de l’autrice : “Dans La cité dolente, l’enfer, c’est ce point où l’être est enseveli de sucre et d’images vidées de substance, images nénuphars stéréotypées, sans racines, qui sacrifient l’intime, ou encore les faits divers et les gros titres qui font jouir les lecteurs de l’horreur comme du temps où existait la roue en place publique, des faits divers omniprésents qui gèlent la syntaxe dans des superlatifs.” Livre de dialogues, avec Dante (et quelques autres), mais surtout avec qui le lit (lisant, donc enregistrant, la tête produit du mixage et, sans énoncer pour autant le moindre commentaire, élabore secrètement comme un contrepoint : sonore, musical, surtout composé de silences – de plusieurs silences, non de recouvrement, mais en compagnie, provoquant des éclaircissements, sans pour autant élucider quoi que ce soit). »

Jean-Paul Gavard-Perret, « Laure Gauthier, du début à la fin » le 11 mars 2023 pour Critiques libres :

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Extrait : « En huit chants Laure Gauthier rassemble divers états qui au fil des âges et des passions adoptives ou éphémères s’y succèdent . Et ce, depuis l’enfance qui pourtant tente d’échapper que bien que mal à l’engloutissement et jusqu’aux confins de la vie.

L’auteure tente de trouver le mot clé sortant des aphasies premières et dernières dans le marais existentiel. Elle affirme sa résistance pour ouvrir l’espace face à la perte et un quotidien qui peut toutefois se sauver même si le monde ne cesse de se fracasser.

Demeure un espoir de survie même si face à ce qui est la nausée n’est jamais loin. Le « je » parle donc autant de présence que d’absence dans des déplacements d’images jusqu’à l’arrivée des derniers mots sans fin, retour ni suite possible. Mais à chacun d’imaginer sa suite même lorsque la maison de l’être se détruit. »

François Huglo, « la cité dolente », 6 mars 2023 pour Sitaudis

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Extrait : « Que faisaient-ils avant les écrans ? », ceux qui promènent à l’hospice un « inutile bonus track », qui « s’excusent d’être et de manger encore » ? Ce couple qui « fait pilulier commun » ? L’écran est hublot d’un lave-linge : « On m’a mis l’entonnoir à histoires, ils m’ont fait avaler le cauchemar », jusqu’à « la nausée ». Des « produits manufacturés en masse, des siècles de culture » recouvrent « les corps morts », sous « le regard des arbres » que menace la déforestation.

Dans « l’avant-dernier chant », le vieillard devient Hugo : « M’accrocherai-je, léopoldine, au canot ? ». Un Hugo valéryen, tentant de vivre, courant à l’onde en rejaillir vivant : « ressortir de l’onde, la robe blanche trempée qui pèse, mais oser faire le choix de respirer, les pieds nus et les mains vides ». L’enfer de Laure Gauthier dessine en creux le paradis que serait une vie avant la mort, et appelle un sursaut, hors de la « boue mortifère de la tranchée ». Un bond de la carpe prise dans « l’être boue » vers le carpe diem ?

Yves Boudier, « la cité dolente », 27 février 2023, pour Poezibao

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Extrait : « Livre sans fin, sans retour ni suite possible. Tout a été écrit, toute tentative faite de trouver la faille, l’espace impensable entre l’arbre et l’écorce, la grâce condamnée de la ballerine, telle Pasiphaé fuyant le Minotaure. « Oublier la clameur, entendre ces silences », ceux que la mort distribue sans oublis, qu’elle recouvre comme le chien l’humus maculé, mêlant les traces aux lisières des charniers de « corps morts-vivants sous le regard des arbres ». Cependant, le divin fantôme de la Comédie revient implicitement avec L’Avant dernier chant du livre qui correspond, si l’on se retient d’oublier le tribut que La Cité dolente de Laure Gauthier paie à Dante, au Chant VIII d’Enfer dont le dernier vers appelle celui qui nous ouvrira la cité. Il paraîtra, précédé des Érinyes, avant de disparaître dans le brouillard, achevant son oracle ainsi (Chant IX, vers 94-97). »

Entretiens

20.03.23 « la cité dolente » sur DIACRITIK par Johan Faerber

Johan Faerber consacre un grand entretien avec Laure Gauthier sur « la cité dolente » qui est paru chez LansKine début mars 2023 pour Diacritik.

Extrait : « Singulière et fascinante cité dolente : tels sont les deux termes qui viennent à l’esprit après avoir refermé le nouveau livre de Laure Gauthier qui paraît dans la collection poche des toujours parfaites éditions LansKine. Récit poétique ou poème narratif, la cité dolente explore l’histoire d’un vieil homme qui décide de prendre une retraite définitive dans un hospice où il va faire l’expérience de ce qu’est un EHPAD. Texte poétique qu’accompagne l’enfer de Dante, texte politique qu’accompagne l’engagement de Pasolini, la cité dolente témoigne d’une réflexion sur la vieillesse dans nos sociétés. »

A lire sur Diacritik

Laure Gauthier © Frank Ferville