Poète et écrivaine, Laure Gauthier vit et écrit à Paris. Elle écrit des textes poétiques, des récits, des essais et des œuvres multimédias.

Elle a publié récemment kaspar de pierre (La lettre volée, 2017), je neige (entre les mots de villon) (LansKine, 2018), les corps caverneux (LansKine 2022) et la cité dolente (LansKine, 2023). Au printemps 2024 paraîtra outrechanter à La Lettre volée.

En février 2021, elle sort un album transpoétique Eclectiques Cités avec le collectif Acédie 58 composé d’un micro recueil de poèmes, d’un CD et d’un livre graphique. En 2022 sort l’essai collectif d’un lyrisme l’autre. La création contemporaine entre poésie et musique. Laure Gauthier en dialogue chez Musica Falsa.

Elle conçoit ses textes comme des espaces de vigilance. Elle y interroge à la fois la place de la sensibilité, notamment de la voix et du toucher, dans un monde rationalisé jusqu’à l’extrême, et la place du document et de l’archive dans l’expérience de la violence individuelle et collective. Elle pense la poésie comme un chant du hors-champ, et la situe en léger hors-champ des documents. Ses textes ont une dimension polyphonique qui permet de créer un écart vigilant entre la perspective singulière et collective, la poésie objective et subjective.

Ses textes poétiques sont publiés par extraits ou intégralement en plusieurs langues : anglais, allemand, espagnol, italien et turque. Elle accorde une place importante à l’écart entre les langues et à la traduction : ainsi collabore-t-elle avec ses traducteurs et traductrices et engagent des compagnonages notamment avec Andreas Unterweger (allemand), Heather Streckfus-Green et Christopher Gellert (anglais), Gabriela Serrone (italien), Deniz Dagdelen Düzgun (turc), Mariano Rolando Andrade (espagnol).

Laure Gauthier accorde une importance particulière à la voix et à la lecture performée de ses textes. Elle ouvre souvent ses textes à d’autres poètes (Séverine Daucourt, Katia Bouchoueva, Christophe Manon etc.) afin de revenir au mouvement du texte juste avant qu’il ne s’écrive. Considérant que l’écart entre poésie et musique laisse émerger une écoute vigilante et nécessaire, elle engage là encore des collaborations dans le domaine de la musique pop-rock et de la musique improvisée : ainsi imagine-t-elle avec le compositeur et guitariste Olivier Mellano une série de lectures-concerts des « corps caverneux » en 2022-23, et engage avec lui une nouvelle réflexion autour d’« outrechanter » (livre, enregistrement, lecture-concert) qui se développera en 2024. En 2023, elle collabore pour un duo voix-guitare électrique avec le guitariste et compositeur Serge Teyssot-Gay pour le livre « la cité dolente » ouvrant là un nouvel horizon poétique.

Elle donne régulièrement des lectures dans le cadre de festivals ou à l’invitation de lieux culturels en France (Maison de la poésie de Paris, Maison de la poésie de Nantes, CIPM, Magnifique Printemps de Lyon, Marché de la poésie, Festival Livre en Tête, Festival Multipiste, Festival les Eauditives (Toulon), Festival Ourdir, Festival Extra etc.) ou ailleurs en Europe : Maison de la Poésie de Berlin (Haus für Poesie), musée MAAM de Rome, Festival Europeo di Poesia ambientale (Rome, Italie), Festival Poesiaeuropa (Italie) ou encore Steierischer Herbst (Graz, Autriche) ainsi que des lectures en libraires.

Chaque texte publié est conçu comme un chantier appelant des réécritures pour des installations multimédias et des pièces musicales, chaque œuvre éclairant un des versants des questions soulevées : « back into nothingness » (musique Núria Giménez-Comas, production Grame cncm, coprod. Ircam, Spirito, Festival Archipel-Genève et TNP) a été créé au Théâtre National Populaire les 16 et 17 mars 2018, l’installation « Etudes pour théâtre acoustique » (Composition Pedro Garcia Velasquez et Augustin Mueller) a été présentée au Zentrum für Kunst und Forschung (ZKM) de Karlsruhe en septembre 2018, tandis que « métamorphoses du serpent blanc » écrit pour la compositrice Xu Yi a été créé au CRR de Paris en janvier 2020. Elle écrit « remembering clouds » pour la compositrice Sofia Avramidou, créé par l’ensemble ICTUS le 3 septembre 2022 au Festival de Royaumont, tandis que le 24 mars 2022 l’installation multimédia « remember the future », co-écrite avec Pedro Garcia Velasquez et produite par Le Balcon, a été créée au Centre Césaré-cnsm de Reims. Le 9 décembre 2022 l’ensemble Proxima Centuri créé la pièce « une clairière » qu’elle écrit pour la compositrice Núria Giménez-Comas (commande CIRM) dans le cadre du Festival Manca (Nice). Le 25 avril 2023 a lieu à Marseille la création de « les tournesols noirs » composé par François Paris, une pièce pour ensemble vocal et instrumental qui dialogue avec l’héritage du lied romantique pour se transformer en chant philanthropique (Ensemble Musicatreize sous la direction de Roland Hayrabedian).

Elle a publié dans de nombreuses (web-)revues parmi lesquelles COCKPIT voice recorder, Po&sie, Vacarme, La moitié du Fourbi, le Cahier du Refuge, Sarrazine, l’Etrangère, ou encore Remue.net mais aussi dans des revues européennes comme manuskripte (Autriche), Insula Europae (Italie), “Sinn und Form” (Allemagne) et “Cenobio” (Suisse), et des revues extra-européennes comme Circulo de Poesia (Mexique) ou encore Asymptote (Etats-Unis).

Elle est par ailleurs maître de conférences à l’université de Reims où elle enseigne dans un cursus « arts de la scène contemporaine ».

crédit photo : Laure Gauthier @ Chama Chereau​